Queenie - Candice Carty - Williams | Édition : Calmann Levy

Anglaise d'origine jamaïcaine, Queenie habite à Londres avec Tom, son petit ami, et débute une carrière prometteuse. Lorsque ce dernier la quitte, elle sombre dans une spirale infernale et enchaîne les mauvaises expériences, malgré le soutien de ses amies Darcy, Kyazike et Cassandra

Cela n’arrive pas souvent, mais j’ai été déçue. Voilà c’est dit. 

Pourtant les premières pages étaient prometteuses. Imaginez-vous chez le gynécologue, venue pour un contrôle banal et que les médecins se relaient pour vous ausculter… sans jamais répondre à vos questions. Visualisez-les prendre au fur et à mesure un air grave et éviter de croiser votre regard. Vous ressentez l’inquiétude monter et commencer à vous submerger ? Une scène du quotidien décrite avec simplicité, humour et beaucoup de réalisme. Mais cela n’a pas duré.

Queenie, une jeune femme de 25 ans entre dans une période trouble de sa vie. La narration faite à la première personne nous plonge dans ses réflexions, ses doutes, ses pensées négatives, ses incertitudes, ses ascenseurs émotionnels et … son auto-destruction. Oscillant entre ses tentatives pour s’en sortir et ses chutes dans le vide, nous la suivons se battre contre ses démons, dans sa vie personnelle, comme professionnelle. 

J’ai eu très tôt le sentiment de lire le scénario d’une série. 

Je retrouvais dans ses tranches de vie des scènes de ces séries dans lesquelles on sait exactement que l’héroïne va faire tout le contraire de la logique. Puis qu’elle va ensuite s’étonner de ce qui lui arrive. Queenie, c’est le personnage dans les fictions de romance, faussement naïve, qu’on a envie de secouer en lui criant « bon sang, quand est-ce que tu vas arrêter de déconner ? Reprends-toi, bon sang ! » 

Tu apprendras que le livre est bel et bien en cours d’adaptation pour une série. Ce qui explique ce que j’ai ressenti tout au long de ma lecture. Une chose est certaine, je ne la regarderai pas. Les premières images du teaser m’ont convaincu que j’y retrouverai cette même maladresse dans la narration et absence de profondeur que celles perçues dans le roman.

Je salue cependant l’approche authentique de l’auto-sabotage et de la dépression vécut par une femme noire que l’auteure a réussit à retranscrire sans fioritures.

La santé mentale est un sujet tabou dans les sociétés noires. L’aborder est une manière indirecte de sensibiliser les populations noires à plus s’y familiariser et accepter de se faire aider. De la même manière, je trouve intéressant la manière dont le racisme est également mis en lumière à travers des exemples concrets depuis sa forme affirmée et assumée à celle plus sournoise, détournée. Cela permet entre autre de, pour les non initiés, de comprendre pourquoi ces agressions contribuent à s’ajouter à la charge mentale portée par les populations noires.

Je m’étais laissée attirer par la couverture pimpante, originale et la possibilité de lire un roman ayant pour héroïne une femme noire. Cette « héroïne intelligente et complexe que nous attendions tous » selon la critique de Stylist. Je ne sais pas quelle héroïne était attendue, mais ce n’est pas celle que moi j’espérais.

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