(Auto)édition et chaîne du livre avec Louis Groult, librairie
Louis travaille dans la librairie de mon quartier. Je l’ai rencontré lorsque je me suis lancée en autoédition et que j’ai proposé de référencer mon livre en dépôt ventes dans sa librairie. Nous avons discuté du métier de libraire, des formations qu’on peut faire pour le devenir. Nous avons parlé du rôle du libraire dans la chaîne du livre, des autres acteurs qu’on peut retrouver dans les étapes de l’idée du livre jusqu’à sa mise en rayon. Enfin, nous avons discuté d’autéodition, d’édition classique, de promotion du livre et des difficultés ou opportunités dans le monde du livre. Tu trouveras également en fin d’épisode des noms de compte à suivre si tu aimes lire.
Voici quelques extraits pour te donner l’eau à la bouche !
Bonne écoute.
La loi du prix unique
En fait le monde du livre c’est un monde régi par énormément de loi et c’est grâce à la loi Jack Lang, le ministre de la Culture sous François Mitterrand qui a mis en place un prix unique du livre : le livre neuf vaut le même prix partout. On peut juste faire 5 pourcents de remise. C’est une loi super importante car ça permet de ne pas se faire écraser par les grands magasins. Mais c’est aussi une loi qui fait que je suis obligé de commander tout livre qu’on me demande. Si on me demande du Zemmour, j’ai pas le choix, je dois le commander.
Cette loi nous permet aussi de pouvoir retourner des livres et ça c’est top. Cela nous permet de prendre des risques en commandant des nouveautés.
Le secteur de la librairie est l’un des plus faibles en termes de marge. On touche entre 30% et 40% en moyenne sur le prix d’un livre. Avant la loi du prix unique, certaines librairies n’étaient pas du tout rentables. Comme on n’a pas de pouvoir sur le prix du livre, on n’a pas beaucoup de pouvoir sur la marge. Par exemple, sur un bouquin à 20 euros on ne va gagner que 6 euros. Une librairie qui fait 500k de CA, elle fait 5k de bénéfices. Quasiment tous les libraires sont mal payés. C’est compliqué d’augmenter les salaires en librairies.
Librairies : chaîne du livre, fonctionnement et enjeux
La librairie est un commerce pas rentable. C’est triste à dire mais c’est souvent très dur pour les employés et pour les patrons. C’est vraiment un métier de passion. Mais se retrouver à 35 ans, avec un métier hyper physique avec un salaire à peine plus élevé que le smic… On milite pour augmenter le prix du livre, mais après on se confronte au risque de rendre la littérature inaccessible.
Le livre numérique n’a jamais marché en France, ça reste très marginal ; Et la bonne nouvelle, c’est que les grosses librairies type Fnac, etc, sont en train de perdre du terrain. On vit, une espèce d’âge d’or des librairies indépendantes depuis la fin du confinement. Il y a vraiment une conjoncture économique positive du livre. Et puis, le livre reste l’objet le plus offert en France.
En tant que librairie, on passe beaucoup de temps avec les représentants, ceux qui nous recommandent les nouveautés. Les éditeurs se regroupent en distributeurs, c’est vraiment la manutention. La distribution, c’est la pub, les représentants qui viennent nous voir et nous dire de prendre tel ou tel livre.
Avec instagram, je passe mon temps à parler avec les petits éditeurs, les relations libraires, les directrice de communication. Ce qui permet de casser des barrières.
Les librairies et l’autoédition
L’autoédition, à la fois ça fait un peu, et en même temps il y a un petit mépris. Après le monde de la littérature, c’est comme tout ces petits milieux, ce sont des entre-soi aussi. C’est pour que ça que d’une certaine manière Instagram permet de rebattre les cartes. D’échanger avec des écrivains aussi par exemple.
Même si c’est autoédité, il faut vraiment soigner le livre. Il faut faire attention au fait d’avoir une vraie 4e de couverture qui soit catchy. Arriver avec la feuille de dépôts c’est pas mal aussi. Il faut absolument connaître les règles de l’autoédition quand on se présente en librairies. C’est aussi le meilleur moyen de se mettre le libraire dans la poche.
Il y a deux cas de figure dans la promotion d’un auteur. Soit l’auteur est très connu et nous fait un fleur en venant. Soit c’est l’inverse, et c’est nous libraire qui faisons une action pour mettre l’auteur en avant. Tout dépend aussi de ce que nous libraires souhaitons faire de notre librairie.
Les lecteurs ne font pas vraiment la différence souvent entre un livre en édition classique ou un livre en autoédition. Surtout lors de séances de dédicaces. Si dès le départ l’auteur autoédité a déjà une posture d’écrivain, c’est déjà bien assez et c’est au final tout ce qui compte.
Découvre également les autres épisodes hors-série :
- hors-série n°1 : le parcours de l’autoédition à la maison d’édition de Pauline Bilisari !
- hors-série n°2: Construire et choisir sa vie d’artiste-auteur avec Vague à l’âme
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