Episode 05 – Ce que j’aurais aimé savoir avant d’autoéditer mon livre
Un travail de titan, une mauvaise réputation, un choix par défaut, rebut du monde de l’édition, des livres de médiocres qualités, la voie de la facilité… Alors as-tu deviné de quoi je parlais à travers ces qualificatifs peu élogieux et ces termes plutôt durs ? Eh oui, tu l’auras compris, je parle de l’autoédition et des auteurs et autrices qui ont choisi cette voie pour faire connaitre leurs ouvrages. Voilà six mois que je me suis naïvement lancée dans cette aventure. Et aujourd’hui, je commence à avoir une bonne idée de tout ce que j’aurais dû ou aimer savoir avant de débuter. Ce sera donc le sujet du podcast de cette semaine.
Installe-toi, prends ta boisson chaude ou froide, préférée, nous allons bientôt commencer !
Fin octobre 2020, j’annonçais à mes abonnés sur Instagram que j’allais écrire un livre et l’autoéditer de sorte qu’il soit disponible à la vente avant les fêtes de fin d’année. C’était un pari risqué. Ma chance est d’avoir été accompagnée par un ami travaillant dans le domaine de l’édition numérique. J’ai pu réaliser la plupart des étapes légales et administratives pour lancer mon livre sans encombre. Cela m’a certes permis de tenir les délais d’un mois que je m’étais donnée puisque j’ai pu me passer des recherches sur internet et éviter de m’y perdre. Car oui, tu l’as peut-être constaté, mais il y a tout et son contraire lorsqu’on cherche des informations à propos de comment se lancer en autoédition. Donc mon ami m’a aidé, mais cela n’a rien enlevé à toutes les tâches annexes liées à l’autoédition, avant, pendant et après le lancement de son livre. Des tâches légales, administratives, commerciales, marketing, d’édition, d’illustration, etc., etc.
Il y a beaucoup de choses à dire et c’est pourquoi je te prépare un ebook qui sortira à la rentrée 2021 pour t’accompagner du mieux possible dans l’autoédition de ton livre. Je t’invite à te rendre sur mon site internet pour t’inscrire à la liste d’attente pour être notifié.e de son ouverture et bénéficier avant les autres des surprises qui accompagneront sa sortie.
Mais en attendant que cet ebook soit disponible, je vais donc te parler aujourd’hui de ce que j’aurais aimé savoir avant de me lancer en autoédition.
Je pense que je vais devoir actualiser ce podcast dans six mois, car il y a fort à parier que j’apprendrai de nouvelles choses d’ici là. Après tout, même si aujourd’hui j’ai atteint le volume de ventes réalisé par une maison d’édition pour un tirage en poésie d’une auteure inconnue, que mon livre se trouve en librairie, et en vente sur la plupart des canaux traditionnels, je n’ai que six mois d’expériences dans l’autoédition. Et à l’approche du lancement de mon deuxième livre, une part de moi croit toujours ne rien savoir et devoir tout recommencer. Est-ce que tu y crois à ça ?! Eh oui, le syndrome de l’imposteur n’est jamais bien loin !
Bref, revenons sur le sujet. Tout ce que je vais te dire aujourd’hui n’a absolument pas pour vocation à te décourager ou te démoraliser. Cet épisode a plutôt pour objectif de te partager autant d’informations que possible pour que tu puisses faire ton choix en toute connaissance de cause. Et si tu souhaites te lancer dans l’autoédition après ça, vas-y à fond !
1- La gestion du temps, une course contre la montre si on n’est pas préparé
Tu publies à ton rythme. N’ayant pas de contrat avec une maison d’édition t’engageant à produire un certain nombre de livres, tu es libre du rythme de publication. Tu peux en produire plusieurs dans une même année ou espacer leur production. Cependant, en autoédition, il est tout de même recommandé de publier régulièrement et plusieurs ouvrages annuellement pour que ton lectorat te garde en tête.
Comme j’avais un mois pour tout faire, c’est l’une des raisons principales qui m’ont poussé à choisir l’autoédition pour cet ouvrage. C’était un avantage, mais également un piège. J’ai travaillé dans différentes branches du marketing, je sais donc qu’il y a des phases de préparation pour grandir le succès du lancement d’un produit. Même si les univers dans lesquels j’ai travaillé sont totalement différents de celui de l’édition, je savais qu’il y avait certaines étapes indispensables pour assurer la sortie de mon premier recueil. Ainsi, j’ai construit un plan marketing en me basant sur mon expertise et sur les connaissances de l’édition que j’avais à l’époque, mais il est impossible d’atteindre le niveau d’un plan de lancement d’une maison d’édition qui s’étale sur six à douze mois, en le réduisant à un mois comme je l’ai fait. Mais à l’époque, je ne savais pas tout cela. Fin octobre 2020, mon unique canal de communication était Instagram et les abonnés à mon compte avec lesquels j’échangeais régulièrement. Je postais des textes et des stories assez régulièrement, si ce n’est tous les jours et j’ai réalisé plusieurs actions pour annoncer la sortie de mon livre. Je faisais participer mes abonnés en leur partageant les différentes étapes de production, et j’ai réalisé un calendrier de l’avent pour amorcer la date de sortie du livre. Mais tout de même, avec le recul, je me dis que c’est un miracle si j’ai pu réaliser autant de ventes dès le premier mois, avec si peu d’outils de communication activés et très peu de connaissance à l’époque du monde l’édition et de ses acteurs principaux.
Il est important d’avoir un plan marketing, surtout si tu choisis de passer par une plateforme d’impression à la demande comme Amazon. En effet, il est primordial d’avoir un important volume de ventes dès le lancement de ton livre et cela est bien plus facile lorsque tu as fait un plan marketing efficace.
Pourquoi me précipiter ? Parce que cela faisait bien trop d’années que j’avais mis ce projet de côté et parce que le monde, et moi, en particulier, venions de traverser une année blanche extrêmement difficile. Je souhaitais terminer cette année par quelque chose de beau, de grandiose, qui me fasse du bien et qui à mes yeux pourraient également faire du bien aux personnes qui liraient ce livre. Mon recueil « au-delà de nos maux » a été pensé pour être un compagnon de voyage tout au long de sa vie. Je souhaitais qu’il arrive comme une lueur d’espoir après la phase de ténèbres que nous venions tous de traverser. Cela a été ma principale source de motivation. Six mois plus tard, c’est toujours ce qui me pousse à écrire mon second livre : le fait de proposer un ouvrage qui puisse apporter du bien-être à ses lecteurs. En revanche, maintenant que je sais ce dont j’ai été capable de faire en un peu plus d’un mois, j’ai bien plus de confiance et de temps pour faire mieux avec six mois.
Actuellement, je construis un plan marketing qui me servira non seulement pour le 2e livre, mais également pour ceux à venir. Ceux qui seront autorités comme ceux que j’enverrai en maison d’édition pour tenter ma chance. C’est rassurant de se dire que même si j’ai changé de voie professionnelle, ma formation ainsi que mes années dans ce domaine en agence et en entreprise me sont encore utiles dans cette nouvelle aventure. Si tu souhaites également savoir comment construire un plan marketing pour lancer son livre, n’hésite pas à me le dire en commentaire ou en me contactant sur mes réseaux !
2- La liberté gagnée et son revers de médaille
En autoédition, tu t’assures d’avoir le dernier mot sur l’ensemble des éléments liés à ton livre, depuis sa mise en page, jusqu’à sa diffusion. Tu ne cèdes tes droits à personne, donc tu es entièrement maître ou maîtresse de ton œuvre. Tu es libre de la forme que tu souhaites lui donner, des emplacements sur lesquels tu souhaites en faire la promotion, du rythme des corrections éventuelles à faire, etc. Attention, il faut que cela reste un ouvrage de qualité, quelque soit la marge de liberté que tu prends. Attention également au revers de la médaille.
Et cela me plaisait beaucoup dans la mesure où je n’avais qu’un mois pour tout faire et que je souhaitais que ce livre soit un message d’espoir, j’ai ainsi pu avoir la liberté de la forme que je souhaitais donner à cet espoir. J’ai moi-même choisi les illustrateurs et illustratrices, j’ai pu les orienter dans le sens que je souhaitais, revoir les dessins, faire des ajustements dans l’enchaînement des textes. J’ai également pu choisir le format, bien évidemment en m’appuyant sur les recommandations de mon ami travaillant dans l’édition numérique, mais c’est moi qui avais le dernier mot. Le choix du type de papier, que ce soit pour les livres ou pour les cartes accompagnant les livres dédicacés. J’ai choisi la manière dont je souhaitais parler de mon livre et où je souhaitais en parler. L’inconvénient d’avoir pris autant de décisions par moi-même dans un délais aussi courts est qu’avec le recul, j’ai le sentiment de ne pas avoir transmis l’entièreté du message qu eme souhaitais transmettre avec ce livre.
Aujourd’hui encore, je continue de prendre moi-même les décisions de marketing pour parler de mon ouvrage et les partenariats que je réalise avec différentes marques. Bien évidemment cela demande de l’expertise en marketing et dans plusieurs autres activités. Ma chance est qu’à travers ma carrière et les nombreuses vies professionnelles que j’ai eues, j’ai pu accumuler des compétences indispensables au fait d’occuper plusieurs métiers lorsqu’on est en autoédition.
Je n’avais donc pas idée à quel point cela peut être grisant d’être le capitaine de son propre navire. Il faut reconnaître qu’on éprouve une certaine fierté à voir son ouvrage dans ses mains, à le voir en librairies grâce à la qualité de son livre et les bons arguments qu’on a trouvés pour convaincre un libraire. C’est euphorisant de décrocher soi-même ses séances de dédicaces, de pouvoir construire une relation authentique et durable avec sa communauté. Si tu hésites à te lancer, aie donc en tête tous ces avantages. On en parle sur internet, mais aucun mot n’est assez fort pour traduire les émotions euphorisantes ressenties lorsqu’on constate le fruit de son travail en autoédition.
Cependant, il y a une contrepartie à tout cela, et j’aurais aimé en avoir bien plus conscience avant de me lancer. On passe effectivement beaucoup de temps pour faire connaître son livre et pour se faire connaître. Je ne regrette pas de l’avoir fait, simplement, je pense que je me serais mieux préparée, si j’avais su tout ce qui suit.
Si tu ne prends pas le temps de te renseigner, tu peux te laisser happer par ce sentiment de liberté et faire des choix erronés. Il peut s’avérer utile de tout de même s’inspirer de ce qui a déjà été fait et de tirer profit de l’expériences d’autres auteurs étant passés par là.
3 — La charge de travail, de l’art d’être multitâches
J’aurais aimé savoir que j’allais passer d’un métier à dix ! L’auteur a presque une seule chose à faire : écrire un livre. Tout le reste revient à la maison d’édition. En passant par la maison d’édition, l’auteur se laisse ainsi du temps pour vaquer à ses propres occupations, comme notamment écrire son ou ses prochains ouvrages. C’est donc ce précieux temps que tu t’octroies en concédant tes droits à une maison d’édition.
Je savais donc en me lançant dans l’autoédition que j’allais donc tout faire par moi-même. Cependant, je ne pouvais pas estimer la charge de travail qui allait en découler, tout simplement parce que celle-ci est fonction de ton objectif en autoédition.
Si tu souhaites autoéditer un livre en quelques exemplaires, le vendre au gré de tes rencontres ou des opportunités que la vie te présente, l’investissement en termes d’énergie et de temps est plutôt faible. En revanche, si tu aspires à en vivre sur le long terme, tu rentres dans une tout autre dimension.
Je suis passée de consultante en acquisition digitale à au moins 10 métiers à moi toute seule.
Auteure artiste : c’est la casquette générale par laquelle je me présente et derrière laquelle se cachent tous les autres métiers :
Correctrice, commerciale, monteur éditorial, service après-vente, community manager, relations presse, agent littéraire, blogueuse, graphiste et responsable communication
Je suis d’une nature organisée, et méticuleuse. Mais j’ai tout de même dû m’adapter et sortir de ma zone de confort très rapidement pour pouvoir endosser ces 9 autres casquettes. Je me suis formée pour certaines de ces activités supplémentaires : j’ai contacté des illustrateurs et ai pris quelques cours pour la maquette de mon livre.
Et cela, tout en souhaitant poursuivre mon activité de consultante en web marketing. Je suis allée trop haut, trop vite, et trop fort. Or si l’on se lance dans l’autoédition avec pour ambition de créer sa carrière d’écrivain, il faut avoir conscience de toutes les activités chronophages liées à l’automation, de la longueur de la phase d’apprentissage et du fait que tu es souvent seul dans cette aventure. Petit à petit, je découvre d’autres auteurs et autrices autoédités qui partagent également leur retour d’expérience. Il est important, selon moi, de s’entourer et d’échanger avec eux en amont de ton choix entre l’autoédition et l’édition. En leur posant des questions sur les difficultés rencontrées, tu peux te faire une idée de leur quotidien et savoir si cette aventure est vraiment celle dans laquelle tu souhaites te lancer. Je pense que même si j’avais échangé avec eux, et qu’ils m’avaient tous dit qu’ils détestaient ça, je me serai tout de même lancée. Comme je te l’ai expliqué plus haut, j’avais des circonstances particulières et un grand besoin de conclure cette année par ce projet.
La poésie, ce genre mal aimé
En plus de la charge de travail, j’aurais également aimé savoir, ou aurais dû me renseigner sur la poésie et sa place dans la littérature française.
J’ai complété mes connaissances en autoédition par la lecture d’articles et l’écoute de podcast. Très peu abordent la thématique de la poésie, car c’est un secteur de niche en France. J’ai appris à mes dépens pourquoi et quels obstacles se présentent dès le départ. Il est important de se renseigner sur le genre littéraire dans le quel on choisit d publier son ouvrage afin de correspondre aux attentes du marché et se démarquer.
4 — La réputation de l’autoédition
Si tu demandes encore aujourd’hui à des maisons d’édition, des professionnels du monde l’édition ou même à des lecteurs ce qu’ils pensent de l’autoédition et des écrivains ayant fait ce choix, il y a de fortes chances qu’ils te dépeignent un sinistre tableau. J’aurais aimé savoir à quel point l’autoédition a mauvaise réputation avant de m’y lancer.
L’objectif d’un écrivain est de vendre son livre, nous sommes d’accord sur ce point.
Or, si sa cible ou les points de vente dans lesquels son livre pourrait potentiellement être référencé ont dès le départ une image négative du livre, simplement parce qu’il est autoédité, cet auteur part déjà avec un handicap. Sans même que le lecteur ou la librairie ne connaissent le contenu du livre, l’auteur.e se tire déjà une balle dans le pied simplement parce que son livre est associé à l’autoédition. C’est dommage car tous les livres autoédités sont loin de correspondre aux qualificatifs peu élogieux qui circulent concernant l’autoédition.
Comment faire tomber les a priori que l’on véhicule autour de l’autoédition et parvenir à convaincre une librairie ou un lecteur de lire ton livre ? En faisant en sorte qu’il n’y ait aucun défaut, qu’il n’y ait rien à reprocher à ton livre.
- couverture bâclée : passer de préférence par des professionnels
- principe de la quatrième de couverture non respecté : cette partie n’es pas à négliger, elle permet à to lecteur d’entrer dans ton univers et d’être déjà séduit
- format incongru ou pas adapté au type d’ouvrage : là encore se renseigner sur ce qui se fait dans la catégorie de ton genre littéraire et s’en inspirer. le coût ne doit pas être le seul critère aiguillant tes choix
- qualité du papier laissant à désirer : l’expérience utilisateur du lecteur est capitale. Il faut proposer à chaque nouvel ouvrage un livre de qualité, tant dans le fond que dans la forme afin que ton lecteur ait envie d’acheter les prochains livres sortir
- livre bourré de faute : les logiciels de correction ne suffisent pas, il faut également faire appel à des professionnels pour t’assurer qu’il ne reste aucune faute.
Conclusion :
Il y a forcément des erreurs qui ont été faites tout au long de ces 6 mois, la principale étant d’avoir voulu dès le départ mettre en place des actions complémentaires à la vente de mon ouvrage afin de vivre de ma plume. Même si je savais que cela ne se ferait pas en moins d’un an, j’ai souhaité créer autant de fondations que possible rapidement, mais elles n’étaient pas assez solides. J’ai choisi il y a quelques semaines de me concentrer sur deux activités au lieu des cinq que je tentais de mener de front. Si tu souhaites vivre de ta plume, il faut apprendre à être patient, extrêmement patient. Si je répète souvent que l’écriture n’est pas un sprint, mais un marathon, cela ne s’applique pas uniquement à l’écriture de ton ouvrage, mais aussi à la construction de ta vie d’auteur.e
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