14 – Comment construire la trame de son livre ? 

Aujourd’hui, je voulais vous partager une réflexion que je me suis faite il y a quelques jours alors que j’avançais sur l’écriture de mon 2e livre. 

J’écris depuis que j’ai six ans. J’ai écrit des nouvelles, de la poésie, un conte pour enfants et un roman fantastique. Malheureusement, mis à part les nouvelles et le conte pour enfants, et bien sûr la poésie, je ne les ai pas tous terminés. À un moment où un autre je n’avais plus d’inspiration. Je ne parvenais pas à pousser l’idée jusqu’au bout. Je me remettais devant mon cahier (la vieille époque), ensuite, mon ordinateur et je cherchais désespérément comment tirer l’histoire, mais en vain. C’est peut-être pour cela que je me suis tournée vers la poésie et les nouvelles : pour leur format plus court et moins difficile, au demeurant, à mener de bout en bout. 

J’insiste sur le « au demeurant », parce que en réalité, ce n’est pas si simple que ça d’écrire une nouvelle intéressante et de qualité ou un recueil de textes qui vaille la peine d’être lu et qui soit apprécié. Quand j’ai écrit au-delà de nos maux, j’étais parti pour produire un petit livret, un guide du bien-être en tout temps. Mais quand j’ai fini de rassembler les textes que je souhaitais partager dans ce livre, je me suis rendu compte que c’était trop léger et qu’il manquait une partie. J’en ai donc écrit une dizaine en plus pour terminer mon message et être sûre de la cohérence, de la qualité et de la valeur du livre que je voulais proposer à la lecture. Et je suis plutôt satisfaite d’avoir pris le temps d’ajouter ces textes, d’autant que, bientôt un an après, une partie de moi se demande s’il n’y a pas un peu plus à dire encore qui mériterait d’être ajouté à cet ouvrage… Affaire à suivre

Pourquoi je te parle de tout ça, c’est parce que je suis entrain d’écrire mon 2E livre, et que j’ai failli tout lâcher. 

Je pensais une fois de plus que mon idée de départ n’avait plus de jus, que je n’allais pas pouvoir aller jusqu’au bout de l’histoire que je voulais raconter. Mais en fait, je me suis rendu compte que ce n’était pas tant un problème d’idée, qu’un problème de trame… Et là ça change tout, l’écriture prend une autre dimension et la réflexion se porte ailleurs. 

Je me suis rendu compte que le coup de magie effectué avec le premier livre ne fonctionnerait pas. À savoir, agencer des textes écrits à différents moments de ma vie, dans des thématiques séparées, tout en faisant une nouvelle, une histoire qui se tienne. Mon premier recueil n’est pas juste un recueil de texte sans lien les uns avec les autres. Malgré moi, ou, peut-être, consciemment tout de même, j’en ai fait une histoire qui a un début, un milieu et une fin. Et je voulais parvenir à reproduire le même miracle avec mon 2e livre. Parce que je crois que c’est aussi ça la force de mon livre « au-delà de nos maux » : sa capacité à être lu au hasard des pages, qu’on comprenne les textes, tout en pouvant également être lu dans l’ordre des pages, et en saisir la portée. 

Et quand on écrit un 2e livre, qu’on a réussi à avoir un tout petit peu de succès avec, on a certainement envie de se rassurer en reproduisant la même recette magique. Malheureusement, je me suis donc rendu compte qu’avec le 2e ce serait différent. Donc dans ce 2e livre, j’ai un problème de trame. Alors, je me suis demandé comment y remédier pour aller jusqu’au bout de ce 2e livre et de mon idée. Voici les étapes que j’ai effectuées pour en arriver à la trame qui me semble être la bonne aujourd’hui pour aller au bout de mon histoire. Je dis bien aujourd’hui, parce que ce 2e livre n’est pas terminé et que tout est encore possible !

1 – Rassembler tous les textes que je pense vouloir mettre dans ce livre par rapport au message que je veux transmettre

ça, c’était l’étape la plus simple. J’ai utilisé mon logiciel Notion pour classer les textes suivants plusieurs catégories. Ex : court, long, haïku ou pas, parlant d’amour ou pas, de résilience ou de sexe ou pas, etc. Si tu demandes comment utiliser l’outil Notion pour se faire, n’hésite pas à m’envoyer un message via les canaux indiqués en description de mon post. 

Donc cette première étape passée, je pouvais voir plus facilement ce que je souhaitais conserver, mettre de côté et surtout ce qu’il restait à écrire pour être en accord au message que je souhaite transmettre dans cette histoire.

2 – La technique du plan

Dans les rooms sur clubhouse que je co-anime ou dans les sessions d’accompagnement en écriture avec des clients, je propose selon le cas de faire un plan. Parfois cela aide certaines personnes. Je me suis donc prêtée également au jeu. J’ai défini quatre à cinq grands chapitres, planté le décor en introduction et définis une conclusion possible à cette histoire. Même si je sais que la fin peut évoluer dans le cas présent. Je ne suis pas allée trop dans les détails parce que je ne veux pas me fermer de portes et que j’ai bien vu avec mon premier livre, que je pouvais jusqu’au dernier moment décider qu’un texte n’était pas bien placé en partie 3, mais qu’il le serait mieux en partie 5 par exemple. 

Et puis j’aime conserver un peu de désordre dans mon ordre. C’est comme ça, je suis compliquée haha. 

3 – Choisir la personne qui parle

J’étais partie bille en tête sur une histoire donnant la parole à un seul protagoniste. Mais après avoir réalisé ces deux étapes, et commencé à répartir les textes dans les différentes catégories, je me suis rendu compte qu’il faudrait peut-être mieux qu’il y ait deux voix dans cette histoire et pas une seule. D’une certaine manière, cela apporte un autre point de vue sur l’histoire qui est racontée, ajoute du suspens, de la complexité, de la profondeur et de la passion. Cela ne va pas rendre la tâche facile. Car la plupart de mes textes sont inspirés de mes expériences et donner la parole à un deuxième protagoniste, c’est presque créer un personnage et lui donner du caractère et une personnalité intéressante, il faudra donc que je prenne le temps de lui donner de la consistance et ne pas rester trop en surface. 

4 – Prendre la position du chef d’orchestre

Dans ce 2e livre, j’ai envie de captiver l’attention de mon lecteur. Beaucoup de personnes ayant lu mon premier livre m’ont dit qu’elles n’avaient pas pu s’arrêter une fois commencer. Je veux tenter de faire la même chose avec le second. J’ai ce sentiment d’excitation en moi lorsque je pense aux montages russes émotionnels que j’ai envie de créer dans cette histoire pour chaque personne qui la lira. J’ai donc noté les éléments, les ingrédients pour y parvenir. J’emprunte l’image du chef d’orchestre, parce que j’ai fait 13 ans de flûte traversière en conservatoire et ça me fait penser à ça : la capacité à faire bondir les coeurs, les calmer pour ensuite les faire accélérer en fonction du rythme, de l’intensité et de la délicatesse mise dans la musique. 

Je compte sur la taille de mes textes, la diversité de leur forme également pour jouer ce rôle. Je compte également sur ma narration pour venir donner de la forme, un peu de piano piano par ci, un peu de forte par là, tout ça donnera une jolie partition musicale. OK j’arrête ma métaphore !

5 – Vider son sac et peaufiner les détails

Je ne suis pas encore rentrée dans cette partie à date. C’est celle qui m’excite le plus et me terrifie à la fois. Avoir peur de ne pas avoir tout dit et prendre du plaisir à ajouter les finitions. Revoir la force musicale de chaque mot. Lire l’histoire à voix haute pour s’assurer que la rythmique fonctionne. Prendre le temps de laisser tout ça reposer et revenir dessus ensuite pour vérifier le résultat et peut-être ajouter ou retirer des choses. J’attends de finir mon premier jet avant d’en arriver là. Et il me faudra aussi repasser par cette étape après que mes bêta-lecteurs soient passés par là. Mais ne nous précipitons pas, je dis souvent dans les rooms club house ou en accompagnement, que cela ne sert à rien d’anticiper les angoisses. Elles auront tout le temps pour venir se manifester le moment voulu. En attendant, on avance et on garde le cap : terminer son premier jet !

Je voulais donc dans cet épisode te proposer quelques pistes pour continuer à écrire si tu te rends compte que ta trame ne va plus. Il faut parfois accepter de tout recommencer… ou de prendre un chemin différent. C’est vrai que cela peut paraître décourageant, surtout si on s’est mis une date butoir et que cette date approchant, on se rend compte que ça ne va plus et qu’il faut repartir de zéro. Mais je pense que c’est un moindre mal que de sortir un livre qui ne te convient pas et qui donc, probablement, ne conviendra pas non plus à ton lecteur. Pourquoi ? Parce que tu n’auras pas réussi à délivrer ton message de la manière la plus juste qu’il soit. M’enfin, ce n’est que mon avis !

Bref, il y a une chose, dont j’ai également pris conscience en effectuant ces étapes… En fait, ce n’est peut-être pas vraiment un recueil que je vais écrire dans mon 2e livre. Ça semble être plus que ça, ça semble être un roman, plutôt court, mais un roman tout de même… Moi qui n’avais jamais réussi à en terminer avant et qui pensais que si un jour j’y arrivais ce serait en ayant écrit un polar ou de la science-fiction… C’est drôle, non ? 

On en reparlera une fois que ce 2e livre sera achevé !

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