1 – Deux écoles s’opposent sur le sujet

Je me rappelle qu’à l’école je faisais toujours des plans lorsque j’écrivais des dissertations des rédactions même lorsqu’il s’agissait de sujet créatif je faisais des plans parce que c’est ce qu’on nous apprenait et parce qu’on disait que c’est comme ça qu’il fallait procéder . J’ai continué à en faire en classe préparatoire en école de commerce, et même dans mon métier en tant que salarié pour des présentations auprès de clients.

Et c’est vrai que j’ai aussi entendu beaucoup à plusieurs reprises des auteurs des coachs aussi en écriture recommandent de toujours faire un plan pour écrire un livre on avait discuté dans une dans une room avec d’autres écrivains et j’ai constaté que les avis étaient plutôt divergents. Il y a deux teams, qui s’affrontent depuis des siècles autour de ce sujet : faut-il forcément faire un plan pour écrire?  

2 – les avantages de faire un plan.

Savoir où on va

Pour la team « oui », il y a beaucoup d’arguments, beaucoup d’avantages. Cela nous permet de savoir où on va, de ne rien oublier, d’avoir une carte, une sorte de plan de route. Cela nous permet aussi de nous rassurer, on sait qu’on peut s’appuyer sur quelque chose de solide et de tangible. Ainsi, on peut également vérifier, d’une certaine manière, que tout est cohérent, que le milieu va bien avec le début et avec la fin, ce qui est un avantage, à n’en point douter.  

Gagner du temps

Un autre avantage à rédiger un plan avant d’écrire son manuscrit, est que cela permet de gagner du temps. Parce qu’on peut enfin dans ce cas-là se lâcher dans la partie rédaction. On n’a plus forcément à se soucier d’avoir cette cohérence dont je parlais tout à l’heure. Ce lâcher-prise nous permet aussi peut-être d’être moins submergé.e par la peur d’oublier quelque chose, la peur de dire quelque chose qui ne soit pas utile, cohérent ou pertinent. Le fait d’avoir un plan nous permet de nous rattacher à ce qui est tangible, à tout moment. 

Un plan pour un synopsis

Il faut savoir qu’on n’est pas obligé d’avoir terminé de rédiger l’ensemble de son manuscrit avant de l’envoyer dans une maison d’édition. Le troisième avantage du plan est qu’il peut nous servir aussi de synopsis, de lettre d’intention pour accompagner l’envoi des premières pages à la maison d’édition. Ainsi, l’équipe éditoriale a une idée un peu plus concrète de notre projet d’écriture et de ce dont on souhaite parler. Bien évidemment ce plan sera sujet à modification par la maison d’édition, soyons réalistes. Mais, au moins ça nous donne déjà un aperçu et ça permet de rassurer la maison d’édition en prouvant qu’on a un projet bien monté, bien ficelé, qu’on a pris le temps d’y réfléchir. 

Eviter de se relire ou trop se relire

Enfin, en faisant un plan, on évite de se relire trop vite. Parfois, lorsqu’on est lancé.e dans une phase d’inspiration, mais qu’on est coupé.e, on peut perdre le fil de ses idées. Avec un plan aussi détaillé que possible, on évite de perdre le fil et de se relire. D’autant que l’on connaît le danger à se relire : c’est de penser que ce qu’on a écrit est nul ou pas de qualité. On prend le risque de se concentrer sur tout ce qui ne va pas, au risque de nous bloquer pour avancer sur la suite. Avoir un plan dans ces moments-là permet d’éviter de faire ça : de revenir en arrière et de relire ce qu’on a déjà écrit. 

3 – Les inconvénients de faire un plan

Cependant, je pense qu’il y a aussi des inconvénients à faire un plan.

Bloquer la créativité

Si je reprends les exemples de dissertation que j’ai pu écrire quand j’étais plus jeune, parfois le fait de devoir rédiger un plan entravait ma créativité. Et je retrouve ce même blocage, de temps en temps lorsque j’écris d’autres choses que de la poésie. Par exemple, lorsque je me suis lancé dans l’écriture de certaines nouvelles ou même de roman de fantaisie j’avais essayé de faire un plan à partir de l’idée principale que je voulais développer dans ce roman. J’avais essayé de faire un plan pour être sûr de ne rien oublier. Résultat, ça m’avait empêché de terminer ce livre, ça m’a totalement bloqué parce que je n’arrivais pas à synthétiser en plusieurs sous-parties l’ensemble de l’histoire en elle-même. Je suis quelqu’un de très organisé. Mais je crois qu’il y aussi une part de moi qui ne l’est absolument pas et qui peut se sentir entravée lorsque je me sens contrainte de faire des choses qui m’enferment derrière des codes, des règles. 

Cela peut paraître bizarre puisque, j’ai une activité qui m’oblige à suivre certaines règles, mais dans le processus créatif, j’ai besoin de me sentir libre et c’est aussi pour ça que le plan n’est pas adapté pour moi. Raison pour laquelle, je me retrouve plutôt dans la deuxième team, celle qui choisit d’écrire sans faire de plans. 

Risque d’oublier le message qu’on veut faire passer

C’est ce que j’ai fait pour mon premier livre. Souvent ce que je recommande aux auteurs et autrices, c’est de savoir quel est le message qu’ils souhaitent transmettre à travers leur livre. Lorsqu’on me demande comment j’ai fait pour monter mon livre si rapidement, eh bien, c’est parce que j’avais un message et parce que j’avais de la matière. À partir de ça et de mon contenu, j’ai pu faire le tri dans l’ensemble de ce que j’ai pu écrire, sélectionner les textes qui étaient en accord, cohérents avec le message que je voulais transmettre. Ainsi, en choisissant ces extraits de textes j’ai pu monter mon livre. 

Bon, peut-être certains diront que j’ai quand même fait, mais je pense que ce serait mentir. J’ai simplement agencé les textes, de sorte qu’ils aient un sens, qu’ils aient une chronologie émotionnelle et qu’ils racontent aussi d’une certaine manière une histoire. En tout cas, c’est ce que j’ai constaté une fois le manuscrit terminé, c’est que j’ai quand même donné vie à une histoire dans mon recueil de poésie. 

Pour mon second livre, en cours d’écriture, j’ai écrit sans faire de plan. Une fois de plus, je savais quel message je souhaitais transmettre. Je me suis accrochée à ça et j’ai monté l’ensemble de ma rédaction par rapport à ce message. Peut-être inconsciemment, j’avais bien un plan. Dans la mesure où je savais que j’allais commencer par tels sujets ou telles thématiques, tels textes. Puis, je savais que j’allais enchaîner par tel autre, donc on peut dire que peut-être effectivement, de manière moins conservatrice, j’avais un plan. 

Perdre une forme de liberté selon le genre littéraire

Toutefois, j’ai quand même pris la liberté d’écrire comme je le sentais et comme je le voulais. Par ailleurs, je ne suis pas certaine qu’opter pour un plan, puisse s’adapter à tous les genres littéraires. J’en veux pour preuve la poésie. J’ai lu quelques ouvrages d’autres auteurs ou autrices et je ne sais pas si on peut dire vraiment qu’ils utilisaient un plan. Je pense que c’est un peu comme ce que je disais tout à l’heure : il y a une volonté de leur part de transmettre un message et une volonté de servir certaines émotions au lecteur. Il n’y a pas pour autant tous les codes ou toutes les indications qu’on peut retrouver dans le genre littéraire d’un roman. Par exemple, tout ce qui est lié au personnage, à la description ou toutes ces étapes qu’il est nécessaire de faire passer au lecteur en termes d’émotions et de compréhension de l’intrigue. Il n’y a pas autant de rebondissements dans la poésie, que dans le roman, ou le besoin de mettre du suspens à certains moments.

4 – Faire les deux ou choisir en fonction de soi

Je pense qu’on peut faire les deux. Dans un premier temps, par exemple, on peut faire une projection de toutes les choses qu’on a envie d’écrire sur des Post-its ou sur un logiciel. C’est ce que j’ai fait pour mon second livre, en utilisant Notion. Il n’y a pas besoin de créer un lien logique lorsqu’on procède ainsi. L’important est de décrire ce qui te vient à l’esprit, toutes les choses dont on a envie de parler dans ce livre. Puis, dans un deuxième temps on peut à partir de tout ce qui a été écrit, à partir de cette matière brute, commencer à essayer d’agencer ces post-its ou parties de sorte qu’il y ait enfin un sens. 

C’est à ce moment-là qu’on peut donc s’appuyer sur un plan pour arriver à faire cet agencement. Donc c’est possible à mon sens aussi de cumuler les deux. Mais s’il y a bien une chose qui peut nous aider à faire le bon choix qui peut nous aider à savoir ce qui est le mieux pour nous : c’est de nous écouter. C’est d’agir en fonction de nous, de tester, d’essayer, d’ajuster si c’est nécessaire. Et finalement, de trouver avec le temps ce qui marche le plus pour nous.

Pour conclure, faut-il forcément faire un plan pour écrire ?

Eh bien, la question reste entière d’une certaine manière. Mais je te recommanderais vraiment de faire ce qui est mieux pour toi, d’ajuster jusqu’à trouver l’équilibre qui te convient. Celui qui te permet d’écrire sans entraver ta créativité ni te bloquer. Donc n’hésite pas à tester d’abord en faisant un plan peut-être sur certaine partie, pour être sûr.e de ne rien oublier dans une description ou par rapport à ton personnage. Commencer un récit sans avoir défini ses personnages est dangereux, non efficient et contre-productif. Il faut vraiment prendre le temps de les décrire dans les moindres détails, tant d’un point de vue physique que mental, émotionnel, voire psychologique. Ainsi, à partir de là, tu commenceras à construire ton histoire.

Tout ça n’est que mon avis. Je serais curieuse d’avoir le tien ?

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