Dans ce nouveau hors-série, je vous propose de découvrir le parcours de Margot Dessenne, autrice et entrepreneuse à 22 ans. Margot a écrit un premier roman envoyé à plusieurs maisons d’édition, qui n’est donc pas publié mais qui génère déjà une très forte communauté que ce soit sur Instagram, ou encore Wattpad. En plus de cela, Margot anime un podcast, les mots raturés, a créé une formation pour les auteurs les aidant à créer un site internet et met plusieurs outils à disposition des auteurs débutants. Elle a donc plusieurs casquettes, car elle est étudiante et en alternance en plus de ces nombreuses activités. Si l’entrepreneuriat dans l’écriture est quelque chose qui vous intéresse, il y a de fortes chances que cet épisode vous plaise. 

Voici quelques extraits de notre échange !

Qui es-tu ?

Je suis Margot Dessenne. L’écriture est venue très naturellement, car elle fait partie de ma vie depuis toute petite. J’ai terminé mon premier roman Absolu en mars 2020 et je me suis lancée sur les réseaux sociaux en 2019. J’avais besoin de partager et parler d’écriture autour de moi et c’est pour ça que je me suis mise sur les réseaux. Depuis, j’ai rencontré de merveilleuses personnes. J’écris à cause de deux livres : le premier est celui de Tara Duncan, mais c’est Pierre Bottero qui a été ma première claque et qui m’a réellement donné envie d’écrire. Je crois que ma plume cherche à se rapprocher le plus possible de Pierre Bottero.

Quel est ton rapport à la poésie ?

 J’ai écrit de la poésie et gagné des prix départementaux également. Mais tout ce que je disais dans la poésie est passé dans mon premier roman. Aujourd’hui, j’en écris moins, sauf lorsqu’un événement un peu traumatisant arrive, je couche quelques lignes. J’adore lire de la poésie, mais je n’ai jamais écrit assez de poésie pour en faire un recueil entier. Je ne suis pas contre l’idée, mais je ne pense pas qu’à actuellement j’ai assez pour en faire un recueil.

Combien de temps cela t’a-t-il pris pour écrire ton premier roman Absolu ?

C’est le premier roman dans lequel je ne suis pas lancée directement. Mon ordinateur m’avait lâché et je devais avoir un nouvel ordinateur pour mon prochain anniversaire, dans 6 mois. Quand j’ai eu l’idée, j’étais en terminale, en cours de physique chimie, mais je m’ennuyais. Et comme je ne pouvais pas l’écrire tout de suite, j’ai pris un carnet, écris mes premières idées. Et c’est en faisant ça que je me suis rendu compte que j’aimais planifier et que c’était naturel pour moi. J’ai planifié Absolu de février 2017 à janvier 2019. Mais c’est trop. En fait, plus je planifiais, plus j’aimais ça et j’avais peur aussi de me lancer. La 3e réécriture a pris un an, celle qui en a fait un livre lisible. Aujourd’hui, je suis à la 8e réécriture, là c’est du dépolissage, pour m’aider à peaufiner les derniers détails. J’avais planifié mes chapitres, qui faisaient deux pages Word par chapitre. Mais arrivée au 3/4, je me suis dit que j’allais imaginer ma fin, sauf que ça m’a conduit à revoir toute ma planification. Bon heureusement, il m’a fallu moins de temps pour panifier mon tome 2. 

On trouve toujours des choses à améliorer. Vous n’arrêterez jamais de planifier si vous n’avez pas envie d’arrêter. 

On apprend en faisant. Le premier jet de mon roman, c’était le premier roman que j’écrivais de A à Z. Et déjà, du début à la fin, il y a une grosse évolution de plume. Pas parce que ma plume a vraiment évolué, mais parce que j’ai pris l’habitude d’écrire des chapitres et d’en écrire beaucoup et de connaître mes personnages. Ce n’est pas grave du tout, de se lancer en sachant qu’on va faire un truc nul. Ce n’est pas grave. Le but, c’est d’avoir une base sur laquelle bosser. Et c’est plus facile de partir d’une base moche que de partir d’une version parfaite. C’est flippant de vouloir faire parfait dès le premier coup. Parce que ce n’est pas possible.

Comment expliques-tu ton succès sur les réseaux sociaux ?

Le confinement m’a beaucoup aidé. C’est aussi une question d’être régulier. De ne pas tenter juste un mois et si ça ne marche pas on abandonne. Je publie plusieurs fois par semaine, j’ai un podcast, j’alimente Wattpad, j’alimente mon site, je travaille sur wriker à côté… Tout ça c’est du boulot. Quand on me demande c’est quoi la recette pour gagner des followers, je réponds par le travail et la patience. Ça ne sert à rien de se lancer sur un format qui ne vous plaît pas. Trouvez-en un qui vous plaît et soyez régulier et patient. 

Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer sur Wattpad ?

Je me suis lancée sur Wattpad pour alimenter le feu. Ça a bien marché, mais parce que cela faisait un an que je parlais de mon roman, en créant du contenu autour. J’ai fait des aesthetics, j’ai lu le prologue sur le podcast et les gens me demandaient de le lire parce que j’avais créé tellement de contenu, mais sur un livre qui n’existait pas encore. Et je comprends, car c’est compliqué d’entretenir un désir de lire sans rien derrière. J’ai pris ma décision sur un coup de tête, je ne regrette jamais, car je fais en sorte de ne pas regretter et de faire les choses bien. Je suis une architecte, mais très impulsive. Je me sis dit, allez, si j’ai 300 j’aime, je poste les 3 premiers chapitres. Et encore une fois, j’ai eu un énorme accueil. Et pour les remercier d’avoir dépassé les 5 000 vues, je me suis dit que j’allais publier le 4e chapitre. Je m’étais laisse une marge, car je ne révélais pas encore de choses avant ce chapitre. Et puis, finalement, je me suis dit que j’allais poster deux chapitres par semaine !

Quelle est ta relation avec ta communauté, aux fans d’Absolu ?

J’ai des lecteurs qui me font des fan arts. Ça veut dire que le lecteur aime tellement l’univers, qu’il a voulu se l’approprier. Je crois qu’il n’y a rien de plus beau. Et c’est un univers dans lequel ils se retrouvent. Avec un peu de violence, il est vrai. Mais ce n’est pas de la violence gratuite. Tuer des personnages à la chaîne, ça n’a aucun intérêt. Déjà il faut savoir pourquoi tu les tues, comment tu les tues, quels sont les impacts sur les autres personnages ? Et parfois, il peut y avoir pire que tuer, comme l’injustice par exemple. C’est ce qu’on retrouve dans le livre “Le faiseur de rêve”. Et parfois l’injustice est pire, insupportable.  

Envisages-tu un jour de mettre Absolu en Autoédition ?

Je ne suis pas contre l’autoédition. Mais je suis persuadée que je dois donner sa chance à Absolu d’entrer dans une maison d’édition. Si je dois passer par l’autoéditon, je ne le ferai pas sur Amazon. Je suis beaucoup d’auteurs autoédités qui ont rencontré beaucoup de problèmes de qualité. Je ferai plutôt appel à une éditrice freelance. Je ferai corriger les couvertures également, je sais où sont mes forces et mes faiblesses. Je ferai appel à des pros pour les domaines que je ne maîtrise pas. 

Comment arrives-tu à mener de front toutes tes activités ?

Je me lève entre 6h et 7h. Le matin je déjeune beaucoup, je lis parfois, j’écris, j’essaie de ne pas être trop sur mon téléphone. Je prends le vélo, je vais travailler, parfois j’ai boxe le midi, je prends le vélo, je reviens ici, je dois tourner des podcasts, je dois avancer sur ma formation, j’ai mon mémoire à travailler. Mes semaines de cours je ne peux pas faire ça, car je dois faire du 8h-20h, donc je suis obligée de bosser plus tôt le matin et plus tard le soir.Parfois quand il fait jour, je tourne des réels. Il m’arrive de regarder Pékin Express avec ma soeur. Je ne regarde pas de série, sauf Bridgerton, car je n’ai pas vraiment le temps. Et parfois je redésigne aussi mon site en entier, c’est ma manière de procrastiner. Et voilà. 

Je suis une fausse calme, j’ai besoin de faire beaucoup de choses !

Découvre également les autres épisodes hors-série : 

• hors-série n°1 : le parcours de l’autoédition à la maison d’édition de Pauline Bilisari !
• hors-série n°2 : construire et choisir sa vie d’artiste-auteur avec Vague à l’âme
• hors-série n°3 : (Auto)édition et chaîne du livre avec Louis Groult, librairie
• hors-série n°4 : avis & interview de la plateforme Edith & Nous