Se former et vivre de sa plume
Britany est l’autrice du recueil de poésie Fragments. Nous avons discuté de son parcours en tant qu’autrice, de ses autres activités liées à l’écriture – Britany a aussi été chroniqueuse radio – et de son aventure dans la maison d’édition Frison Roche Belles Lettres, qui a édité son premier livre. Nous avons aussi discuté des formations d’écriture qu’elle a suivies avec les entreprises Les Mots et Licares. C’est une interview particulièrement riche. Ecoute-là de bout en bout !
Tu peux retrouver ses textes et suivre ses aventures en tant qu’autrice sur son compte Instagram.
Voici un aperçu de notre échange :
Tu vis près de la mer aujourd’hui, mais tu as longtemps vécu sur Paris aussi. Pourquoi ce changement ?
Ma vie est faite par cycle, du moins j’en ai l’impression. Dans mon livre, je reprends certains de ces passages de ma vie et les aborde. Je fonctionne un peu par coup de tête, à la fois pour arriver à Paris mais aussi pour en partir. Aujourd’hui, je vis près de la mer, mais Paris a joué un grand rôle dans ma vie. J’en suis partie parce que j’avais fait le tour et parce qu’en j’ai découvert le sud-ouest pendant l’été lors du confinement.
Est-ce que le fait d’avoir fait des études en psychologie a eu une incidence sur ton écriture ?
L’esprit humain, en particulier les relations humaines, me passionne. Ça a été un bon moyen pour me comprendre. J’ai aussi cette volonté d’accompagner et d’aider les autres. Je suis partie à Paris après ma licence de psychologie. J’ai mis mes études en pause pour m’adonner à l’écriture, mais, maintenant, j’ai envie de m’y remettre. Là je suis en train de me former à nouveau à la psychologie, pour relier les soins énergétiques à tout ce qui touche à la sexologie. J’aimerais accompagner les femmes qui ont eu des événements marquants, traumatisants dans leur vie.
Tout ça pour dire que, oui, mes écrits sont teintés de mes études.
Est-ce que dès le départ tu as affiché ton nom ou tu as commencé à écrire sous ton pseudonyme ?
Je me suis lancée d’abord sous mon pseudonyme parce que je voulais dire beaucoup de choses à dire, sans devoir me censurer. Je ne voulais pas me justifier sur mes écrits et puis aussi je me disais que si les personnes trouvent ça nul, ce serait moins difficile. Mon nom est sorti en même temps que mon recueil et aujourd’hui, j’assume aussi plus facilement ce que j’écris.
Tu as fait un atelier avec l’entreprise Les Mots, est-ce que cela t’a aidé à écrire Fragments ?
C’est une école d’écriture vraiment géniale. J’ai suivi plusieurs de leur formation. Cela ne m’a pas aidé directement à écrire Fragments, mais oui les ateliers m’ont inspiré. J’avais envie d’écrire, plus généralement, et leurs ateliers m’ont aidé à structurer ma pensée. Je me suis dit, je n’ai pas encore d’histoire pour écrire mon roman, mais j’ai à foison des textes disponibles. Et au fur et à mesure, quelque chose se construit.
Comment s’est déroulée la rencontre avec la collection Or des lignes des éditions Kiwi ?
J’ai écrit Fragments pendant le premier confinement. J’ai fait quelques recherches pour chercher quelle maison d’édition pourrait convenir. À l’époque, je ne savais pas que ce que j’écrivais, c’était de la poésie. Au début, je l’ai envoyé à la maison d’édition Kiwi, car je ne connaissais pas Frison Belle Roches. Et Katia, la directrice éditoriale m’a contacté en disant qu’ils avaient un nouveau projet : celui de la collection Or des lignes.
Est-ce que tu avais déjà en tête la manière dont ton livre serait assemblé ?
J’ai envoyé le manuscrit comme le livre tel que vous l’avez entre vos mains actuellement. Je me suis mise à la place du lecteur, et je me suis demandé : comment est-ce que je pourrai rendre ça plus vivant ou attractif ? Lorsqu’on fait certains jeux de mots, on a besoin de pouvoir appuyer sur certaines choses. Je me suis éclatée à faire cette mise en page sur Indesign. Et ensuite j’ai envoyé mon manuscrit soit en pdf, soit en version papier selon ce que demandaient les maisons d’édition. J’avais vraiment envie de proposer quelque chose qui me ressemblait et d’assez abouti.
Comment décrirais-tu ton livre Fragments pour les personnes qui ne te connaissent pas ?
Je dirai que Fragments est un condensé d’expériences de rencontre, de voyage, de remise en question d’une jeune femme : des petits fragments de vie.
Comment s’est passée l’aventure avec Katia et l’ensemble de l’équipe éditoriale ?
C’était vraiment génial, c’est pour ça que je continue l’aventure avec eux. C’est une jeune maison d’édition, ils ont quelques années et je me suis plutôt vue dans une maison d’édition comme ça plutôt qu’une grande. Je ne voulais pas être noyée. Souvent, quand tu n’es pas l’auteur phare de la maison d’édition, on te répond quand on te répond. Avec les éditions Kiwi, ils sont vraiment à fond derrière leurs auteurs. Avec Katia par exemple, j’ai passé beaucoup d’heures au téléphone avec elle. Notamment pour le contrat d’édition auquel je ne connaissais pas grand-chose. Elle a pris le temps de me rassurer. Et depuis ça se passe super bien, au point où mon roman sera signé chez eux, chez Kiwi.
Tu as aussi fait une formation chez Licares, avant ou après avoir écrit les textes de Fragments ?
Plutôt pendant, toujours lors du premier confinement. Je suis tombée par hasard sur une publicité sur la formation Licares. Et j’ai eu un coup de coeur. C’est grâce à cette formation que j’ai commencé mon roman. En France, on a beaucoup ce fantasme de l’auteur qui écrit, écrit et pouf sort un livre magnifique. En réalité, ça ne se passe pas vraiment comme ça. Il y a tout un travail à faire derrière. Et ça si on ne nous le dit pas, bah… on passe à côté et avec eux, je me suis sentie accompagnée. Cette chose qui manque parfois lorsqu’on écrit seul, je l’ai trouvé avec Licares. Ils m’ont aidé à poser les bases pour mon roman. Il sera publié à la fin de l’année 2022.
Est-ce qu’il y a eu un avant après Frison Roche Belles Lettres ?
Oui, cela m’a permis de prendre confiance en moi. De pouvoir me voir comme une poétesse, ou au moins comme une écrivaine et que je suis légitime. Car là, oui, mon écriture est jugée professionnelle par des professionnels de l’écriture : je suis écrivaine, c’est ce que je fais, c’est ce que j’aime, c’est ce que je suis.
Qu’est-ce qui a été le plus dur pour toi ?
Lâcher-prise ! Par exemple, m’en remettre à la maison d’édition pour la couverture. À chaque envoi, Katia échangeait avec moi, on a beaucoup pris le temps de discuter. Mais c’était aussi à moi de faire un travail sur le fait d’accepter que lorsqu’on écrit et qu’on publie, le texte ne nous appartient plus vraiment. Il fallait que j’accepte de m’en rendre à leur avis, que je me dise “aie confiance”, ce sont des professionnels. Et lorsque je l’ai reçu dans mes mains, j’étais plus que satisfaite, le rendu est vraiment magnifique. Comme tous les autres livres de la collection d’ailleurs !
L’autre chose difficile, c’est d’avoir été lue par des proches. J’en ai des frissons rien qu’à en parler avec toi. Les personnes qui nous sont proches nous connaissent et savent ce qu’on a vécu, ce qu’on raconte… Mais être lu par des personnes qu’on ne connaît pas qu’on croise sur Instagram, c’est beaucoup plus facile. Quand il s’agit de son cercle proche… on a juste l’impression d’être nue !
Ecoute la suite dans le podcast !
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