Dans cet épisode Tosca Noury nous partage son parcours en autoédition. Depuis l’idée du livre jusqu’à sa sortie, elle explique les étapes par lesquelles elle est passée, les outils qu’elle a utilisé et la manière dont elle a mené ce projet jusqu’à sa réussite : l’autoédition de son premier livre, La force de vivre.

Voici un aperçu de notre échange.

Comment décrirais-tu ton livre ?

Tosca Noury : Ce livre retrace différentes étapes de mon enfance : le harcèlement scolaire, le départ de chez soi, le divorce de mes parents, le passage à l’âge adulte. J’ai écrit ce libre entre mes 16 et 17 ans, juste avant de partir de chez mes parents, de commencer mes études. J’ai eu beaucoup d’introspection et cela m’a permis de faire ressortir pas mal de choses. 

Est-ce que tu as eu peur de te lancer en autoédition ?

Tosca Noury : J’ai commencé à écrire à l’âge de 13, 14 ans, un roman qui est sur Wattpad, que je n’ai pas encore fini. J’étais persuadée que j’allais le publier avant mes 18 ans. J’ai toujours eu un rapport entre l’enfance et le passage à l’adulte, source de réflexions. J’étais partie dans l’idée qu’il serait publié. J’écrivais de temps en temps de la poésie, mais c’est le livre de Pauline Bilisari, Ça ira et celui de Rupi Kaur qui m’ont permis de prendre conscience que j’avais beaucoup de choses à dire. Je me suis rendu compte qu’il y avait des thèmes qui revenaient et qui pourraient donner lieu à un livre.

J’ai hésité entre autoédition et maison d’édition pendant longtemps. D’un côté, il y a le prestige et le crédit qu’on a grâce à une maison d’édition, mais de l’autre côté j’avais un autre échec important dans ma vie et je ne pouvais pas risquer un autre échec au risque de ma santé mentale. Et je me suis lancée. J’ai eu l’idée d’écrire un livre en mars/avril 2021, et mi-mai ma décision a été prise et j’ai commencé à bosser dessus lors de mon bac.

Comment est-ce que tu t’y es prise pour te lancer en autoédition ?

Tosca Noury : Moi, ça s’est fait en un mois et demi, deux mois. Je savais qui allait faire ma couverture, en l’occurrence Flore (@jecrisparfois). C’était une condition sine qua non. Je me suis demandée aussi comment financer le livre. Je n’avais pas assez d’argent de côté, donc j’ai fait une sorte de financement participatif, une pré-commande sur kiss kiss bang bang. Les personnes pouvaient participer et avoir des goodies en échange.

Puis j’ai fait un tri des plateformes : Amazon, Librinova, BOD. J’ai éliminé Librinova à cause des tarifs, j’ai vite pris ma décision pour BOD, car très peu onéreux. J’ai aussi comparé les services entre les différentes plateformes. J’ai comparé la qualité du papier, ce qui m’a aussi convaincue de choisir BOD. Ce qui me faisait un peu peur, c’est qu’il y a un contrat d’un an à signer. Je ne connaissais personne dans mon entourage avant de signer chez eux, mais je me suis quand même lancée. Maintenant, il y en a beaucoup plus qui l’ont testé. 

Il y a aussi eu les tâches administratives : est-ce que j’ai le droit de déclarer mes revenus à 17 ans et d’être en micro-entreprise ? Résultat : aujourd’hui je n’ai toujours pas de compte chez eux même si j’ai un numéro SIRET. J’ai tiré une grosse partie de mes recherches pour me lancer en autoédition, via Chloé Romengas . Je la recommande à toute personne qui souhaite se lancer en autoédition.

Est-ce qu’il y a eu un avant/après ton livre ?

Tosca Noury : Cela faisait un an que j’étais sur Instagram pour parler uniquement de mon roman. Puis après j’avais commencé a poster quelques textes et quand j’ai pris la décision d’éditer mon livre, j’avais 250/300 abonnés, en mai. Mais c’est au moment de la sortie du livre, le 4 octobre 2021, que ça a explosé. J’ai pris 5 000 abonnés d’un coup. Beaucoup plus de temps passé à répondre aux messages, a partager les stories etc mais cela m’a apporté beaucoup. J’ai eu beaucoup de retours sur mon livre. Je m’étais dit qu’il fallait que je vende 100 ex car c’est à partir de là que je n’étais pas à perte. Je ne m’attendais pas du tout à ce que cela marche aussi bien et a dépasser ce chiffre.

Je m’étais dit qu’il fallait que j’en vende 100 en un an, mais jamais je n’avais pensé que ce serait aussi rapide. Cela a été une grosse surprise. Dans ma vie perso, ça un peu changé mais pas tant que ça. Ma mère et ma grand-mère n’étaient pas au courant de certaines choses dont je parle dans le livre. La sortie du livre a un peu changé des choses à ce niveau là.

Aujourd’hui c’est aussi devenu un 2e métier, car je suis étudiante à coté de ça. La question s’est posée à un moment de me dire est-ce que je vais complètement vers l’écriture, est-ce que je me vois dans cette voie-là ? Mais j’avais besoin de faire autre chose, donc j’ai continué dans la voie dans laquelle je suis aujourd’hui. Je me projette plus dans un métier, dans une vie professionnelle partagée entre l’écriture et mon métier.

Comment s’est passé la promotion de ton livre ?

Tosca Noury : C’est resté secret jusqu’à la campagne Kiss Kiss Bang Bang. J’en ai parlé beaucoup, je faisais de la promo pour indiquer le temps restant, teaser un peu le recueil, partager des choses en story. Je dois aussi beaucoup à des amis sur Instagram qui ont partagé beaucoup ce que je faisais et les avancées du livre. Je n’en serai pas là aujourd’hui sans elles. Grâce à leur partage de mes textes, à leur participation au financement de mon livre etc…

Je fais souvent des réels, des posts, j’envoie beaucoup de service presse, j’en ai envoyé une quarantaine, avant et même depuis la sortie du livre. J’ai fait très peu de post sponsorisé sur Instagram. J’ai privilégié les services presse pour avoir un retour derrière. Ça m’a aussi permis de me rassurer et de me dire que le livre allait être mis en avant. 

S’il y avait quelques chose que tu ferais différemment, qu’est-ce que ça serait ?

Tosca Noury : Déjà, c’était presque du suicide d’annoncer la sortie de mon livre avec si peu d’abonnés. C’est vrai que c’est pas la communauté qui fait tout, mais avec l’engagement que j’avais, je n’avais aucune garantie que ça marche. Peut-être que j’aurais attendu d’en avoir plus, mais en réalité c’est aussi la sortie du livre qui m’a propulsé de manière très radical. Ensuite, peut-être qu’au niveau de la mise en page, je ferai quelque changements.

Si je devais sortir un livre maintenant, avec la notoriété acquise, je ferai la chose différemment. Par exemple, mettre moins de temps entre les précommandes et la sortie effective du livre. Je ne savais pas le temps qu’il allait me falloir pour faire certaines tâches comme les pré-commandes, les dédicaces etc. J’aurais pris plus de temps pour faire certaines choses. À part ça, j’en suis plutôt satisfaite pour un premier livre et une première expérience.

Quelle est ton expérience de Wattpad ?

Tosca Noury : J’ai beaucoup aimé ce que j’y ai fait. C’est d’ailleurs là que j’ai découvert le roman Perfect de Pauline Bilisari. J’y ai commencé mon roman historique, qui parle du deuil, de relation entre père et soeur. Par contre, j’ai jamais publié de poésie sur Wattpad. J’ai partagé uniquement la couverture de mon livre et trois textes. À partir du moment où mon livre est paru pour en parler sur Wattpad et pour bénéficier du lectorat acquis sur Wattpad. En revanche, pour mon roman cela a bien fonctionné. J’ai rencontré des personnes qui m’ont aidé à pimper mon roman. j’ai pu trouver des beta-lecteur, ça m’a rassuré aussi sur ce que j’écrivais et sur le potentiel de mon style. Wattpad, pour beaucoup de gens, ça a été le début de tout. Aujourd’hui, ce n’est plus tout à fait pareil que cela l’était il y a quelques années. Même l’ambiance est différente, il y a beaucoup plus de jeunes adultes. C’est peut-être un peu plus compliqué qu’il y a quelques années pour se créer une communauté mais a reste une super aventure.

Est-ce que tu as une routine ?

Tosca Noury : Alors, pour mes textes, non l’inspiration vient de partout. De mes émotions, des réflexions que j’ai, des échanges avec d’autres personnes notamment ma psychologue. Pour mon roman, je n’ai pas non plus vraiment de routine d’écriture, j’écris par à coup. J’écris un an, je fais une pause, j’écris un an et en fais une autre ce qui explique aussi pourquoi ce roman n’est pas encore fini. J’ai besoin d’avoir du temps devant moi, au moins une heure. Je ne suis pas trop du matin, donc plutôt en fin de journée. 

Est-ce que tu as déjà commencé à écrire un nouveau livre ?

Tosca Noury : Pour le roman, je ne compte pas en commencé un autre tant que je n’aurais pas fini d’écrire mon roman historique. C’est un sujet qui me tient à coeur : faire vivre des personnages qui sont humains avant tout, qui font des erreurs, qui sont loin d’être parfaits et qui évoluent dans le contexte de la seconde guerre mondiale. On parle souvent de l’événement de masse, mais peu des individus qui y ont été confrontés. Après j’ai d’autres idées de romans. Pour la poésie, j’ai déjà un manuscrit bien entamé !

As-tu déjà envisagé d’être publiée par une maison d’édition ?

Tosca Noury : J’avais hésité pour mon premier livre, mais je n’avais pas voulu tenter. Ce n’étais pas dans mes plans. Je voulais me dire qu’en ayant 17 ans, j’étais capable de faire ce projet. Cet échec que j’ai eu avant de décider d’écrire et d’autopublier ce livre, j’avais envie avec ce premier recueil de me prouver que j’étais capable de faire quelque chose par moi-même. À l’heure actuelle, oui, j’aimerais me faire éditer.

Comment la partie bookstagram est arrivée ?

Tosca Noury : Je lisais activement très régulièrement et beaucoup à l’âge de 10 ans. J’ai un peu moins lu en fin de collège parce que je n’avais pas nécessairement le temps. C’est revenu en fin de lycée, pendant les confinements. Et je partageais à ce moment là mes lectures sur Instagram, mais je ne postais pas comme je le fais actuellement. Au départ, je partageais mes recommandations lectures. J’ai commencé la partie bookstagram, au moment où j’ai commencé à poster mes textes poétiques. J’ai commencé à avoir des partenariats avec les maisons d’édition en octobre 2021. Maintenant j’ai recommencé à lire aussi grâce à ça car cela me challengeait, au-delà de lire juste pour moi. Je reçois donc des services presses et également des livres d’auteurs auéodités. 

Les références : Christelle le bailly Margot Dessenne

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