04 – Le processus créatif de l’écrivain
Aujourd’hui, nous allons parler d’inspiration, d’imagination et plus particulièrement du processus créatif de l’écrivain. Ou en tout cas du mien. Je me baserai sur la définition proposée par le psychologue Graham Wallas.
1 — L’imprégnation/la préparation
Il faut apprendre à maîtriser son art, son domaine d’actions et de compétences. S’il y a des personnes chez qui le don est inné et qui sont, par exemple, capables de faire une recette en utilisant des proportions au hasard, ce n’est pas le cas de tout le monde. Parfois il faut d’abord faire plusieurs gâteaux au chocolat en suivant les indications avant de prendre des libertés et d’être inventifs.
Il s’agit donc dans un premier temps de récolter des informations, des données de manière précise et large à la fois.
J’écris aujourd’hui de la poésie contemporaine, mais avant cela j’écrivais de tout. C’est sans doute ça qui m’a permis d’affûter mon style :
- J’écris dans plusieurs domaines
- Je lis plusieurs genres littéraires
- J’ai un intérêt pour l’art, depuis que je suis enfant : conservatoire de musique, flûtiste, danseuse, professeur de danse, création d’un journal
- Ma poésie : elle se nourrit de mes expériences de vie, je m’inspire de tout ce que je vois. Dans mon recueil de poésie contemporaine, au-delà de nos maux, tu y retrouves des haïkus, de la prose, des tercets, des quatrains, le tout mélangés de manière bien réfléchie. Ma poésie est aussi le reflet de cette diversité.
- Quel que soit le genre de littéraire, il est important de s’inspirer de ce qu’on vit pour augmenter ses connaissances, son vocabulaire, son orthographe, son style littéraire et créer sa propre identité de plume
J’ajouterai à cette phase de préparation la routine d’écriture : le fait d’avoir un espace, une musique, une ambiance qui nous sont propres participe également à cette phase de préparation.
2 — L’incubation
Wallas disait : pour venir à bout d’un problème, l’examiner sous toutes ses formes, proposer toutes les solutions envisageables, et laisser ensuite le tout macérer pour y revenir plus tard.
L’idée parfois nous frappe, comme si elle sortait de nulle part. En réalité, elle prend sa source à la fois dans le conscient et dans l’inconscient.
- On constate cet effet : avant de prendre une décision, ou quand on a l’impression qu’on tient quelque chose, laisser ce quelque chose prendre le temps de prendre forme dans notre esprit : comme lorsqu’on se pose une question et qu’on se laisse la nuit pour y répondre
- J’ai échangé avec quelqu’un qui disait qu’il ne notait jamais ses idées. Qu’il partait du principe que si elles ne revenaient pas, c’est que ces idées n’étaient pas bonnes. Et que la bonne idée, celle qui méritait vraiment qu’il lui accorde toute son attention arriverait à se frayer un chemin jusqu’à lui, d’elle-même.
- L’écriture automatique : écrire spontanément ce qui vient et il arrive parfois que ce soit parfait au premier jet et parfois non. Je laisse mûrir le texte et y reviens plus tard.
- Le jeu des thèmes ou des mots sur mon compte Instagram : on me donne un mot, j’écris spontanément tout ce qui me vient à l’esprit autour de ce mot, je laisse le temps passer et ensuite je me replonge dedans si je ne suis pas satisfaite du résultat
- J’applique le principe d’écrire avec ou sans un plan mais ne jamais se relire : aller au bout de son idée de texte, écrire tout ce qu’on a envie ou besoin d’écrire et d’ici à ce qu’on termine ce premier jet, cette histoire qu’on voulait raconter, on constate qu’elle a une forme totalement différente. Et c’est OK.
3 — L’illumination
C’est ce moment de magie, où l’on fait autre chose qui n’a rien avoir avec l’écriture, qu’on trouve une idée géniale.
- Prendre l’habitude d’avoir un support à proximité pour l’écrire : j’ai toujours des cahiers ou carnets un peu partout, et sinon j’utilise les notes vocales de mon téléphone
- Le fait d’écrire régulièrement sur tout et n’importe quoi (je t’invite à écouter l’épisode 3 sur comment écrire tous les jours) permet de nourrir ces phases d’illumination : c’est l’art de diversifier sa plume et de sortir de sa zone de confort
- C’est en écrivant une chronique littéraire que j’ai été frappée par une idée, qui m’a permis de définir la trame de mon 2e livre en cours d’écriture
4 — La vérification
Pas facile d’avoir un regard critique sur son œuvre littéraire. J’écris depuis que j’ai 6 ans et j’ai de temps en temps partagé ce que j’écrivais à des proches. Voici quelques outils pour vérifier la qualité de ses idées et donc de ses textes.
- L’intuition : parfois on ne sait pas quelle solution est la bonne quel est le mot juste, il faut tous les écrire se poser la question associée (ex : quel est le mot le plus fidèle à l’émotion que je souhaite partager) et ensuite choisir en fonction de ce qu’on ressent, de la vibration que chacun des mots émet.
- Ouvrir un compte Instagram et écrire sous l’anonymat au début
- Écrire sur wattpad ou toute autre plateforme d’écriture permettant de soumettre ses textes
- Rejoindre des groupes sur Facebook et y partager ses écrits
- Tenter de participer à des concours d’écriture : j’ai été sélectionné parmi les 100 finalistes du Grand Prix de Poésie de la RATP, sur 10 000 textes envoyés
- Rejoindre des ateliers d’écriture pour partager ce qu’on a écrit et avoir des retours : Clubhouse, Live Instagram
- Mettre son égo de côté : Leïla Slimani dans une master class disait qu’il était important de mettre son égo de côté. Comprendre que ce n’est pas nous qu’on juge, mais l’œuvre. D’où l’importance de la soumettre à une tierce personne rapidement pour s’assure que le message qu’on souhaite transmettre sera bien compris.
In fine…
J’arrive à la fin de cet épisode sur le processus créatif. Tu sais, il n’y a aucune règle. Il y autant de processus créatifs qu’il y a d’écrivains. Et c’est en testant plusieurs choses que tu trouveras celui qui te convient. Et peut-être que tu n’as pas de processus créatif, que tu écris de manière ordonnée ou désordonnée, qu’importe. Tant que toi, tu trouves de l’ordre dans ton désordre et que, quelles que soient les manières, les outils que tu utilises pour écrire, ils te conviennent, te permettent d’aller au bout de ton projet d’écriture, Eh bien… C’est tout ce qui compte.
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