10% plus heureux – DAN HARRIS

10% plus heureux – DAN HARRIS

10% plus heureux, un candide au pays de la méditation - Dan Harris | Édition : Marabout

Dan Harris, journaliste émérite américain, stressé, courant par monts et par veaux, toujours en quête d’un scoop, de sensations fortes, découvre la méditation après une crise de panique en direct. Son livre retrace les étapes de son questionnement. Il partage donc ses interrogations, ses lectures, ses interviews, mais aussi ses rencontres. Sceptique de nature, c’est assez drôle et captivant de le voir remettre tout en question. Même les dire des grands ténors de la méditation qu’il interview tel que Deepak Chopra, Eckhart Tolle, et même le Dailaï-Lama sont décortiqués, testés, approuvés ou réfutés. À travers les questions et échanges qu’il réalise avec ces « maîtres » de la méditation et du bien-être on obtient certaines réponses à nos propres interrogations.

On comprend un peu mieux comment fonctionnent la méditation, ses bénéfices et ses limites. On appréhende également plus facilement la notion de bonheur et de bien-être spirituel et émotionnel. 

Certes, ces témoignages sont relatés à travers les yeux et les émotions de Dan Harris, qui peuvent donc être biaisés (tous les journalistes sont des menteurs, c’est bien connu…). Pourtant, c’est rassurant de constater que ces grandes têtes pensantes elles-mêmes, n’ont pas les réponses à toutes les questions que l’on se pose sur la quête du bonheur. Cela les humanise un peu.

Remettons donc les choses dans leur contexte.

Avant de lire ce livre, je pensais que la médiation devait m’aider à clarifier mon esprit. (VRAI). Je pensais aussi que je devais sur le long terme être capable de faire le vide en moi (VRAI) qu’aucune pensée ne traverse mon esprit, pendant 10 min 20 min… 1 h. (FAUX) J’avais pour autres idées préconçues ou erronées, malgré plusieurs lectures et recherches d’informations sur le sujet, que la méditation ferait de moi un être à part entière, élevé, de pleine conscience (FAUX). J’espérais aussi que je pourrais me détacher des choses matérielles, vivre et respirer l’amour, l’inspirer à mes prochains… On commence à s’approcher du cliché caricatural des hippies et autres hein ? J’aspirais naïvement à pouvoir finir par dire un jour, « Je suis comme Bouddha, j’ai atteint le niveau supérieur, j’aime le monde sans compromis ni jugement ». Le Nirvana… (ARCHIFAUX)

Méditer, comme tout exercice, se pratique, encore, encore et… encore.

On s’améliore, mais on n’atteint pas la perfection. Mes séances de méditation ne sont jamais les mêmes. Selon mon état de bien-être émotionnel, les idées avec lesquelles je me suis couchée, comme celles avec lesquelles je me suis levée. Cela peut être décourageant de passer 10 à 20 min par jour, assise, et de terminer une séance en se disant : « Mince, je viens de passer 20 min de mon temps à repenser mon agenda, ou à me projeter dans une situation qui n’existe pas, ou à ressasser un événement douloureux du passé ».

C’est tentant de se blâmer, pour ne pas avoir été capable de se concentrer. C’est aussi perturbant de constater que parfois, on se sent plus lourde à la fin d’une séance qu’on l’était au départ. Alors que la méditation est reconnue pour diminuer le stress et clarifier l’esprit. Tout ça peut amener à se dire qu’il est préférable d’arrêter et qu’on n’y arrivera jamais, et se flageller encore et encore sans aucune raison valable… Eh bien, j’ai aussi appris, grâce à la méditation, à être plus indulgente avec moi-même. Ce que je n’ai pas réussi à faire lors d’une séance, je le ferai lors de la prochaine. Et ainsi de suite. Il faut donc accepter, dès le départ, que c’est un exercice dont l’exécution ne peut être toujours parfaite et qu’il faut être patient et persévérant… 

Dan Harris a réalisé une retraite de méditation pendant dix jours, et c’est pendant une séance de méditation le 5e jour qu’il a une révélation.

C’est ce passage-là du livre qui m’a permis d’avoir le déclic et de mettre les pièces du puzzle au bon endroit. Pendant cette retraite, il décrit une de ses séances de méditation qui ressemble beaucoup à une tornade de pensées disséminées, tournant en boucle. Frustré de ne pas voir de changement, alors que d’autres participants semblent se débrouiller bien mieux que lui, il demande l’aide à l’un des professeurs. Le mentor lui explique que c’est normal que des pensées lui parviennent pendant ces séances, mais qu’il se donne trop de mal, beaucoup trop.

Or, tout ce qu’il a à faire, c’est de regarder ses pensées, en prendre note, sans jugement.

Maintenant que j’ai compris « le truc », je ne peux m’empêcher de me demander comment cela ne m’avait pas sauté aux yeux depuis tout ce temps. Il s’agit de se mettre en position d’observateur et de regarder ce qui se passe dans notre tête, sans y attacher de jugement. Chaque fois qu’une pensée en entraîne d’autres, la technique est de se rendre compte qu’on s’est laissé distraire de sa respiration et parvenir à reprendre son souffle (ou revenir à l’objet de méditation). Simple, non ?

Méditer, c’est prendre conscience qu’on ne médite plus.

Ce que je retiens de ce livre est que la médiation est un outil parmi toutes ces pratiques qui visent à reprendre le contrôle de mes pensées. C’est même le meilleur outil. J’ai compris ce que voulait dire « état de pleine conscience » et comment celle-ci pouvait accompagner mon quotidien.

La question à un million est donc : pourquoi, la méditation rend-elle au moins 10% plus heureux ? Si tu n’avais pas déjà commencé à saisir la réponse, la voici. Parce que petit à petit, cela permet de répondre aux événements et non de réagir, de prendre du recul face à des situations difficiles. Grâce à la médiation (quand tu n’y arrives pas sans), tu arrives à apprécier chaque moment, juste pour ce qu’il est.


Ce que je parviens à faire aujourd’hui, et qui s’apparente à cet état de pleine de conscience, c’est d’avoir conscience, des moments où mon cerveau est en mode automatique. 
Je suis aujourd’hui capable de dire «Stop, là, tu pars à la dérive. On arrête d’anticiper ce qui n’est pas encore arrivé.»

Aujourd’hui, je peux appuyer de plus en plus facilement sur le bouton-stop de mon cerveau et mettre fin au pilotage automatique.

 Je peux me rendre compte des moments où mes pensées m’amènent à avoir des émotions négatives et donc agir de manière inappropriée. Et après une séance de méditation, j’aime faire le point sur ce qui est remonté à la surface. Étudier sans jugement les pensées qui me sont venues à l’esprit et comprendre d’où elles viennent. Cela pour parvenir à les modifier en pensées positives. Je peux reprendre le contrôle. Et lorsque je n’y arrive pas, je ne me flagelle pas. 

10% plus heureux, un candide au pays de la méditation – Dan Harris