Les émotions, le carburant de l'écriture

L’être humain fuit ses émotions la majorité du temps

Bonjour à tous, j’espère que vous allez bien. On commence donc un nouvel épisode de cette nouvelle version du podcast la Voix des Mots. Aujourd’hui, je voulais vous parler des émotions. Comment est-ce qu’elles influencent l’écriture ? Comme je le disais dans le dernier épisode dans lequel je vous expliquais un peu quelle était la direction que j’avais envie de donner au podcast aujourd’hui et à la newsletter donc par conséquent, la thématique des émotions est un sujet qui m’intéresse depuis plusieurs mois déjà. Parce que dans le cadre de ce que je fais pour essayer de prendre soin de ma santé mentale, avec les différents praticiens que j’ai pu consulter, le sujet des émotions et de comment je les traite a émergé. A vrai dire, si je dois être vraiment honnête avec moi, avec moi-même, c’est un sujet qui me taraude depuis des années. Simplement, c’était beaucoup plus pratique. C’était plus simple de prendre une couverture et de la poser en me disant c’est pas grave, c’est pas urgent, c’est pas important, on n’en a pas besoin là tout de suite pour avancer, on n’en a pas besoin là tout de suite pour s’en sortir. 

Grave erreur, puisque comme je l’ai compris par la suite, quand j’ai commencé à lire des choses, des articles, des livres aussi, également, écouter des podcasts aussi, écouter des vidéos, enfin plutôt les regarder, je me suis rendu compte que ce sujet des émotions, c’était une grave erreur d’avoir mis de côté, parce que c’est un peu ce qui aujourd’hui me freine, me met dans des situations compliquées, fait que j’ai beaucoup de mal à prendre soin de moi, mentalement et physiquement, fait que j’ai aussi beaucoup de mal à parler parfois aux personnes, que ce soit des proches ou des inconnus,

Les conséquences de la non identification et de la non confrontation à ses émotions

Et en réalité, les émotions, c’est un peu, beaucoup, énormément, ce qui a fait le ciment de ma vie et mon incapacité à les reconnaître et à les exprimer est la conséquence directe de qui je suis aujourd’hui, des difficultés que je rencontre et aussi de l’écriture, de ce que je vous ai partagé jusqu’à présent et de ce que j’ai envie de vous partager avec les prochains livres aussi sur lesquels je travaille.

Si je dois être honnête avec moi-même, si je fais un bond en arrière et que je retourne au moment où j’ai décidé d’écrire mon premier livre au-delà de nos maux, je m’étais posé la question, si demain tu devenais à disparaître, qu’est-ce que tu aurais envie de laisser dans ce livre, si ça devait être le seul ?

Si tu écrivais un livre et que plus jamais tu ne le refaisais, pour x ou y raison, qu’est-ce que tu aurais envie de laisser dans cet ouvrage ? Il y avait plusieurs réponses à cette question, mais il y en avait une qui prédominait un peu sur les autres. J’ai toujours eu beaucoup de mal à garder un équilibre entre mes parts d’ombre et mes parts de lumière. Et en faisant ce travail sur les émotions, je me suis rendue compte que, si cet équilibre est si fragile, c’est parce que je ne vis pas mes émotions. Je ne sais pas les nommer, je ne sais pas les reconnaître, je ne sais pas les accepter, je ne sais pas leur faire de la place.

Diversifier son champs émotionnel

Alors forcément, il y a un moment où la part d’ombre, celle qui a mal, prend le dessus sur la part plus lumineuse, puisque les émotions qui devraient s’exprimer, qui devraient sortir, ne le font pas. Ça peut paraître évident comme ça. Peut-être que parmi vous, parmi… Vous gérez totalement bien vos émotions et j’ai envie de dire bravo, parce que c’est vraiment compliqué. Bravo à vous et n’hésitez pas à me dire comment vous faites, je suis preneuse de toute aide à ce stade. Mais dans mon cas en tout cas, j’avais trois émotions que j’arrivais à nommer, ou en tout cas que j’utilisais pour rassembler toutes les autres. La joie, la tristesse et la colère. Non, je n’avais même pas la notion de la peur qui est aussi une émotion primaire en réalité, puisque j’ai découvert plus tard. 

Donc on a la joie, la tristesse, la peur et la colère qui sont les quatre émotions primaires. Le fait est que même la peur, je n’arrivais pas à l’identifier. Alors je sais quand j’ai peur par exemple d’un serpent, ça fait partie de mes phobies, ça oui, je sais que c’est associé à la notion de peur. Mais lorsqu’on me demande, est-ce que… ou que je m’interroge en me disant est-ce que certaines choses, est-ce que je ne les fais pas parce que j’ai peur de le faire, je ne pourrais pas vous mettre une émotion derrière. Il y a des gens qui ont peur du vide. Je n’ai pas peur du vide. J’ai fait un saut en parachute, un saut à l’élastique. Et j’ai aussi sauté avec des skis aux pieds en ayant un parapente, quelque chose accroché dans mon dos qui me permettait de survoler les montagnes. J’ai aussi fait ça. J’ai aussi passé certains niveaux en plongée. Je peux descendre jusqu’à 40 mètres sous l’eau. Je n’ai pas peur. 

Ce n’est pas en tout cas ce que j’associe à la peur. Par contre, si on revient sur le sujet de l’eau, oui, je déteste être la tête sous l’eau, sans masque, sans pince-nez, sans tout le pataquès. C’est bien pour ça que je suis beaucoup plus à l’aise sous l’eau en plongée. Mais par contre, dans ma vie au quotidien, identifier la peur comme étant ce déclencheur de stress et qui donc étant ce déclencheur d’évitement d’actions, de réflexion et d’implication dans ce que je fais, j’avais beaucoup de mal à faire ça. Et j’en ai encore beaucoup aujourd’hui. Mais j’y travaille.

Le rôle des émotions dans mes ouvrages

Pourquoi est-ce que je vous parle de tout ça ? C’est parce que les émotions sont la source des choses que j’écris au quotidien. Et je me suis rendue compte qu’à défaut de pouvoir les exprimer, de pouvoir les dire et les sortir, en réalité, ce premier livre, au-delà de nos mots , c’était le réceptacle de mes émotions.

Voilà. Peut-être que vous l’aviez déjà compris avant que moi-même je n’en vienne à cette conclusion il y a quelques mois. Mais voilà, au-delà de nos maux était déjà le premier livre à travers lequel j’essayais d’exprimer ce que je n’arrivais pas à dire et ce que je ne laissais pas sortir, ces choses pour lesquelles je ne faisais pas de place dans ma vie. Et le sujet des émotions, je continue de l’explorer, d’essayer de mettre des mots dessus. Pour l’instant, je m’en sors plutôt en utilisant des couleurs. On travaille dessus avec la personne qui m’accompagne. C’est pas forcément évident au quotidien, c’est encore un générateur de stress, et même le fait de vous en parler là tout de suite, c’est générateur de stress. Mais on a dit que version 2.0 du podcast, on a grandi, on va au bout, on dit les choses en toute transparence, et surtout on parle de ce qui m’anime, et c’est un sujet qui m’anime.

Parce que c’est le fil rouge un peu quand même de mes écrits. C’est aussi le fil rouge de Tant que j’aimerai. Et c’est aussi le fil rouge des 2-3 autres projets qui sont sous mon coude actuellement. 

Comment libérer ses émotions ?

La logique des émotions en écriture est capitale. Parce que la plupart du temps, quand on lit un livre et qu’on apprécie, c’est parce qu’il nous a fait ressentir des choses, c’est parce qu’il nous a fait vivre des choses. Quand on est artiste, même en dehors de l’écriture, quand on peint, quand on chante, quand on danse, on se connecte à ses émotions. On essaye aussi de connecter avec les personnes à qui on expose notre art. Donc être dans l’incapacité d’identifier ses émotions, c’est un peu compliqué quand même, vous en conviendrez. Donc, dans ce travail que je suis en train de faire, je me raccroche à l’écriture. J’avais essayé de passer par le dessin. C’est aussi pour ça que je peins de temps en temps et que j’avais partagé certaines de mes toiles. Mais… Là où l’écriture est plus spontanée, surtout comme j’écris sous forme d’écriture automatique et donc que je m’autorise à justement exprimer ses émotions, la peinture, je n’arrive pas encore à faire ce lâcher prise autour de ça, à ne pas craindre que le résultat soit catastrophique.

Mon cerveau entre directement en action et essaie quand même de…de mettre un cadre autour de ça, de le rendre plus beau, plus accessible.

C’est notamment aussi pour ça que les mantras illustrés dont je vous avais parlé, je n’en ai produit pas… Enfin, j’en ai fait plusieurs, mais je n’étais pas alignée avec le résultat, je n’étais pas en accord avec ça, et finalement, je préfère arrêter. Je vous en enverrai quand même un, parce que j’avais fait une promesse. Il faut tenir ses promesses. Mais pour l’instant, mon cerveau prend beaucoup trop de place dans ma créativité…sur le plan du dessin et de la peinture.

L’écriture automatique pour libérer ses émotions

Il entre beaucoup moins facilement en confrontation lorsqu’il s’agit de l’écriture parce que je suis sous forme d’écriture automatique et que je me connecte directement à ce que je ressens.

Je prends des moments pour me demander qu’est-ce qui se passe. Ou lorsqu’il se passe quelque chose et que je me sens envahie par… On va appeler ça une couleur, parce que je n’arrive pas à mettre des mots sur ces émotions-là. J’essaie de prendre les mots pour exprimer ce qui se passe. Alors, ça ne donne pas des textes clairs et compréhensibles avec un vocabulaire particulier autour. Ça donne plutôt des phrases succinctes que je vous partage de temps en temps, que vous avez dans au-delà de nos maux et dans mon second livre tant que j’aimerai.

Et ça donne des choses qui me permettent de souffler. Donc je ne sais pas aujourd’hui si parmi vous, il y a des personnes qui ont du mal à gérer leurs émotions, à les identifier, à les accepter, à leur faire de la place. Je vous encourage vivement à essayer peut-être l’écriture automatique ou toute autre forme d’expression qui vous permettrait de relâcher les tensions que vous accumulez comme moi, c’est libérateur.

S’appuyer sur ses émotions pour créer un lien avec son lecteur

Et dans le cadre de l’écriture, pour arriver à créer cette connexion aussi avec vous, qui lisez mes ouvrages ou qui les avez peut-être lu ou un jour les lirez, j’ai besoin de me reconnecter à ces émotions, surtout dans l’écriture d’un roman, parce que j’ai envie que vous aimiez les personnages dont je vais vous parler. J’ai envie que vous les détestiez aussi. J’ai envie qu’il vous fasse ressentir des choses. J’ai envie qu’ils vous percute, qu’ils vous bouleversent, qu’ils vous questionnent, qu’ils fassent remuer quelque chose au fond de vous. Et je détesterais l’idée qu’il vous laisse indifférent. Même le plus nais des personnages, même le plus inconsistant des personnages, même le personnage qui a la plus petite action dans une histoire, j’ai envie que ça parte de connexion avec vous. Donc je travaille dessus.

Ça va nous demander du temps. Je ne suis pas sûre d’y arriver peut-être au premier jet, mais bon, c’est comme ça qu’on apprend et j’espère que vous m’aiderez à faire ce travail et vous serez avec moi sur le chemin vers cet accomplissement. 

C’était ce dont j’avais envie de vous parler aujourd’hui ce sujet autour des émotions peut-être j’en parlerai encore à nouveau de temps en temps puisque comme je vous l’ai dit c’est pas quelque chose que j’ai fini d’améliorer. Je travaille dessus au quotidien et puis je trouve ça plutôt intéressant quand même d’arriver à associer des mots émotions et puis parfois un peu de détourner leur sens primaire pour en faire quelque chose d’un peu plus poétique n’est-il pas ?

A bientôt !