Un recoin de chambre – Paul Lawton

Un recoin de chambre – Paul Lawton

Paul Lawton - Un recoin de chambre | Édition : la maison des audacieux

Et puis après voilà... on glisse sur un baiser, on s'assomme sur un regard, et on se fêle le coeur sur un rebord de joie. Et rien n'est plus beau que tout cela. Qu'une âme qui s'entaille pour en laisser entrer une autre.

Amateurs de rimes, d’alexandrins, de tercet et autres formes de poésie traditionnelle passez votre chemin. Ici, il s’agit de prose poétique : les rimes se veulent subtiles, chantées, elles arrivent quand on ne s’y attend pas et vous donnent de petites palpitations au coeur tout en vous décrochant un évident sourire : « ah oui, mais bien sûr, c’est si joliment dit ».

J’ai découvert Paul Lawton grâce à l’un de mes abonnés qui a répondu à la question « connaissez-vous des auteur.e.s de poésie contemporaine » ?

Belle découverte ! Après avoir lu quelques-uns de ses posts, je me suis laissée tenter par le premier recueil qu’il venait juste de publier « Un recoin de chambre ». La lecture peut s’accompagner d’une oeuvre musicale, réalisée par Maxime Verdoni. C’est une originalité artistique qui donne une autre dimension aux textes. Mais le recueil se lit très bien sans !

Certains trouveront les textes un peu légers, mais je suis d’avis qu’il n’est pas besoin de réaliser des arabesques de style pour faire de la belle poésie. Même si je trouve qu’il en fait quelques-unes et qu’elles sont magnifiques : mélodieuses et rythmées à souhait.

En revanche, un conseil, ne l’achetez par au format e-book Amazon, comme je l’ai fait par mégarde. Ou du moins assurez-vous d’avoir une liseuse à jour et non pré-historique comme la mienne. La faiblesse de ma liseuse altère profondément l’expérience et le voyage poétique. En effet, certains textes sont disposés de manière artistique, parfois écrits à la main. La liseuse détruit un peu l’effet graphique recherché par l’auteur. Il n’en reste que j’ai tout de même réussi à dépasser cela et à plonger dans l’univers onirique. 

Le recueil se décompose en quatre parties : 
  • les éblouissements
  • alors tu sauras aimer
  • les conversations
  • terres à terres

J’ai beaucoup aimé les deux premières parties. Elles se lisent facilement et créent un florilège d’émotions. L’imagerie poétique, le champ lexical et les nombreux jeux de mots donnent beaucoup de profondeurs aux textes. On partage aisément les déboires, les espoirs et les passions amoureuses qu’on découvre au fur et à mesure de notre lecture. J’ai presque eu le sentiment qu’il s’agissait du récit d’une histoire d’amour, dont on découvre la naissance, l’évolution, puis la fin. Des passages que nous avons tous et toutes vécu à un moment. Il est facile de s’y identifier. 

En revanche, pour les deux dernières parties, j’ai eu plus de mal à accrocher aux textes et à y entrer. 

Pas tant pour une question de style ou de forme, mais plus pour une question de sens et d’identification. J’ai plus apprécié dans ces parties les « conversations » autour des thèmes des peurs, des angoisses, de la question de la sensibilité d’un homme (comme si la question devait se poser ?) ou de l’amour, que celles sur des sujets un peu plus anecdotiques. Ces dernières m’ont fait l’effet de pensées en pointillé, brides de réflexions pas totalement abouties. Je salue néanmoins la performance poétique utilisée pour aborder certaines thématiques. Il est évident que beaucoup aimeront ces deux dernières parties tout autant que j’ai aimé les deux premières. Ou peut-être que cela sera l’inverse. Car comme toujours en poésie, chacun est libre d’interpréter ce qu’il lit à sa guise, c’est ce qui rend la poésie si belle.

Je le recommande à n’en point douter ! 

Un recoin de chambre – Paul Lawton
Disponible sur Amazon